LUCIEN PONGE
Lucien Ponge est né le 29 mai 1923, au hameau du Gua, hameau de rivière le long du Tarnon, partagé entre les communes de Vébron et de Rousses, dans la partie administrativement rattachée à Rousses. Il est le fils de Albert Numa Ponge, cantonnier et de Blanche Dolfesc.
En juillet 1944, échappant au STO, il rejoint avec la jeunesse de Vébron et de Rousses, le rassemblement Aigoual-Cévennes où se réunissent les maquis d’Ardaillès et de Lasalle. Durant l’été 1944, il est un maquisard de l’Aigoual, sous le pseudonyme de Lulu. Il sera fortement imprégné, toute sa vie, de la camaraderie du maquis. Ses camarades de maquis compteront beaucoup pour lui et il les recevra très généreusement aux Vanels.
Il épouse Lucette Gout, venue du hameau de Montcamp où sa famille tient une exploitation agricole sur les premières pentes du massif de l’Aigoual, entre Les Vanels et Cabrillac. Le couple n’eut pas d’enfants. Lucien et Lucette tiennent aux Vanels une auberge, située entre la route nationale et le ruisseau de Fraissinet, devenue une auberge mythique par la qualité et la générosité de sa cuisine véritablement “régionale”: l’auberge du Tarnon. On s’y presse pour y déguster truites, châtaignes, charcuteries, cèpes ou girolles … Lucette est aux fourneaux. C’est une cuisine de dame, de “mère cévenole”, comme à Cabrillac à l’auberge des Hauts de Hurlevent, autre auberge mythique, chez madame Ansaut. On vient de loin pour goûter la tourte aux champignons de Lucette. Pendant la saison estivale l’auberge est assaillie par les estivants. L’été passé, elle est l’auberge des chasseurs et des pêcheurs ou des hommes de la route comme disait André Chamson. François Mitterrand a son couvert quand il séjourne au hameau de Massevaques chez Charles Salzmann. Il aime descendre à pied de Massevaques aux Vanels en passant par Montcamp. Il est servi avec gentillesse et naturel. Il prend des repas à l’auberge du Tarnon avant 1981. Il reste fidèle à celle-ci quand il peut venir dans les Cévennes pendant sa présidence. Sa fille Mazarine y goûtera ses premières tartes aux myrtilles. Parfois, après le déjeuner, François Mitterand et Lucien font le tour du hameau. Un jour, ils montent, au sommet du lieu, jusqu’à la maison d’été de notre famille et le Président me glisse (à peu près): “Je vais vous faire une confidence, vous avez la plus belle maison du village”. Puis les deux hommes descendent au confluent des deux rivières, Tarnon et ruisseau de Fraissinet, et admirent la maison de Numa, un magnifique moulin avec ses alignements de gros galets de rivière en façade. Le Président glisse (à peu près) à Numa (autre ancien du maquis comme Lucien): “Je vais vous faire une confidence, aucune maison du village ne surpasse la vôtre”. Nous nous rengorgions, Numa et moi, d’avoir la plus belle maison du village selon le Chef de l’État et avons bien ri quand nous avons fini par connaître l’appréciation donnée à la demeure de l’autre. Lucien Ponge a aussi une petite propriété au Gua, quelques terres et des moutons. Sa grande fierté, dans les dernières années de son activité, était son enclos pour les sangliers aux Vanels.
Lucien Ponge recevait Mr Miterrand dans son auberge aux Vanels
Ami de tous, très dévoué et serviable, honnête et désintéressé, Lucien Ponge se voit confier le mandat de maire de la commune de Vébron à trois reprises. Il est maire de 1959 à 1977. Il est secondé par Georges Teissier, secrétaire de mairie qui assure le suivi des affaires. Il s’occupe de la voirie et de la distribution de l’eau, les deux problèmes du moment. Il entretien avec soin le patrimoine communal. Il est attentif aux soucis de chacun.
Lucien est décédé en 2005. Lucette est décédée en 2018.
Olivier Poujol. Vébron
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