ABEL ALCAIS
Abel Alcais est né à Vébron le 26 juillet 1860. La famille Alcais est de l’Hospitalet et de Montagut. Elle est enracinée au hameau de Montagut, face à Vébron, situé sur les premières pentes montant à la Can de l’Hospitalet par le vallon de Ricandels. Abel Alcais aimait parcourir à pied son cher vallon et montrer aux visiteurs la mine de charbon qui se trouvait sur ses terres. Abel Alcais fit des études de théologie à la faculté de Montauban. Il soutient sa thèse de bachelier en théologie en 1884 sur L’altruisme dans la morale anglaise contemporaine (Montauban, imprimerie Granié,1884). Il est pasteur à Ardaillès en 1887. Il est pasteur à Montpellier de 1890 à 1897. Il y épouse en 1892 Amélie Anna Gabrielle Girbal. Le couple eut trois enfants : Henri et Alfred, frères jumeaux, nés en 1893 et Laure née en 1897. Abel Alcais est pasteur à Tunis de 1897 à 1903. Il publie en 1908 Figures et récits de Carthage chrétienne ( études sur le christianisme africain aux IIIe et IIIe siècles). Son livre reflète l’époque coloniale. Avec l’Afrique Française du Nord, Algérie et Tunisie renouent avec une forte présence chrétienne dont l’auteur est heureux. Pendant la Grande Guerre, Alfred Alcais, un des jumeaux, soldat au 13e R.I., est porté disparu le 1er avril 1915, à Bois-le-Prêtre, en Meurthe-et-Moselle. Il est déclaré mort pour la France en 1920 par le tribunal de Nevers. Abel Alcais sort très éprouvé de la guerre de 1914-1918. Il est pasteur à Nevers en 1903, puis à Bédarieux en 1927. Il meurt en 1943. Il publia en 1923 un second livre sur Napoléon et la religion (idées et sentiments de Napoléon à l’égard de la religion).
Le 25 août 1901, Abel Alcais présida un culte «au Désert» à l’entrée de la Baume Dolente («la grotte des pleurs»), située sous les «Couronnes» de la Can, en haut du vallon de Ricandels et de Roucaltes, là où les Camisards, selon la tradition locale, s’étaient cachés et où les protestants de la région s’étaient réunis pour des cultes clandestins pendant la période des persécutions. Une plaquette contenant le sermon du pasteur Alcais fut imprimée à Privas en 1901 sous le titre Une assemblée religieuse dans la Baoumo doulente. La filiation entre les Camisards et les participants y est fortement affirmée par le pasteur Alcais: «Nous sommes la chair de leur chair et les os de leurs os, leurs noms revivent dans les nôtres». Après un déjeuner sur les rochers, on organisa avec Paul Arnal pasteur de la paroisse de Vébron, une séance de projections lumineuses dans la grotte. On chanta La Cévenole. Il reste de cette journée deux photographies reproduisant l’assemblée installée sur l’amoncellement de blocs de pierres de l’entrée de la Baume. Ces photographies, dues très probablement à Gaston Teissier, ont été souvent encadrées et conservées par les familles protestantes de Vébron, de Salgas-Racoules ou des Vanels.
Chronique proposée avec la collaboration de notre correspondant Gérard Doutres
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